
CAMPAGNE PROTECTION DU LOUP

On le croyait disparu, on le croyait éteint de nos contrées… il fait pourtant son retour depuis 2016. Le loup revient en Wallonie après plus d’une centaine d’années d’absence et c’est quelque chose d’exceptionnel. Depuis 2016, sa présence a été démontrée en Wallonie, mais également en Flandre.
Dernièrement, nos voisins du Nord ont même rapporté la présence d’un couple de loups en Campine : Noëlla et August. De notre côté, nous avons également la chance de compter 6 voire 7 individus présents sur le territoire wallon. Leur présence a été relevée en Haute Fagne à Baelen, Butgenbach, Xhoffraix, Eupen, Ebly, Jalhay, Malmedy, Raeren, Waimes ainsi qu’Havelange, Assesse et Peer. Parmi ces loups et d’après nos dernières informations, un couple se serait également formé.

En effet, Wolf Akela, le premier loup mâle à avoir été repéré depuis 2018, a été rejoint par une louve depuis janvier 2020. L’ADN de cette louve a été retrouvé le 15 janvier sur le territoire d’Akela. Il s’agit de la première femelle détectée chez nous en Wallonie. Le mâle et la femelle sont tous deux de la lignée des loups polonais-allemands émigrants. Ce rapprochement pourrait donner une portée de premiers petits loups wallons très prochainement. Leur territoire est situé dans les Hautes Fagnes près de la commune de Waimes.

Ce couple est actuellement menacé par les activités de chasse sur leur territoire. En effet, depuis le 4 mai, le Ministre Willy Borsus a ré-autorisé la chasse en Wallonie. Il est difficile de procéder à des contrôles réguliers dans les vastes forêts wallonnes et cette activité nuit gravement à la tranquillité des loups.

Nous voulons, à tout prix, éviter un nouveau drame. Le dernier datant de 2019 concernait la louve Naya. Rappelez-vous, Naya avait été tuée illégalement avec ses petits dans le Limbourg.
Dans ce but, Wolf Eyes s’est lancé, depuis ce 30 avril, dans une campagne pour la protection du loup.

Car, rappelons-le, toute forme d’abattage de loups est formellement interdite. En effet, il fait partie des espèces protégées, même en Belgique ! Le loup est protégé au regard des lois européennes (convention de Berne, Directive Habitat). La Wallonie, l’a d’ailleurs inscrit sur sa liste des espèces protégées. Le loup bénéficie donc d’une protection, tant au niveau wallon qu’au niveau européen par la Convention de Berne (1979). La Belgique ayant ratifié cette convention, elle se doit de prendre les mesures nécessaires pour :
· Que soient mises en œuvre des politiques nationales de conservation de la flore et de la faune sauvage et des habitats naturels.
· Prendre en considération la conservation de la flore et de la faune sauvage dans leur politique d'aménagement et de développement et dans leurs mesures de lutte contre la pollution.
· Encourager l'éducation et la diffusion d'informations générales concernant la nécessité de conserver des espèces de la flore et de la faune sauvage ainsi que leurs habitats.
· Encourager et coordonner les travaux de recherches en rapport avec les finalités de la Convention.
· Coopérer pour renforcer l'efficacité des mesures prises par la coordination des efforts de protection des espèces migratrices.
· Echanger les informations et le partage de l'expérience et du savoir-faire.

Le but de Wolf Eyes étant d’interdire toutes activités liées de près ou de loin à la chasse dans un périmètre de 20 km autour de la zone de Waimes. Cette interruption resterait valable jusqu’au printemps prochain afin de garantir une parfaite autonomie à l’éventuelle portée des loups. Afin de respecter au mieux le bien-être de ces loups, il est primordial que la DNF remplisse ses fonctions en patrouillant dans cette zone pour faire respecter la réglementation forestière. Les chasseurs, mais aussi les promeneurs, doivent respecter la tranquillité des loups. Nous craignons que sans un minimum d’encadrement, l’environnement des loups ne soit en aucun point préservé.
La protection du loup étant la priorité de Wolf Eyes depuis 2004, nous souhaiterions agir rapidement à différents niveaux.

Tout d’abord, il est important pour nous de créer des partenariats afin de lever des fonds pour ce combat de tous les jours. L’objectif est de s’entretenir également avec les bourgmestres des différentes communes concernées afin de limiter toute activité dans le périmètre. Toujours dans ce but, nous pensons qu’il serait pertinent de distribuer des flyers explicatifs aux personnes se déplaçant, autour et dans la zone concernée. Nous constatons un manque d’informations, au sujet des loups et de leur habitat. Ces flyers auront pour rôle d’informer et de sensibiliser le public.

En d’autres mots, nous voulons favoriser une cohabitation sereine entre l'homme et le loup. Wolf Eyes est co-fondatrice de la plate-forme Grands prédateurs. Cette plateforme insiste d’ailleurs sur le fait de :
• Respecter le statut d’espèce strictement protégée dont bénéficie le loup;
• Condamner fermement et unanimement tout cas d’atteinte à la stricte protection de l’espèce;
•Informer les parties prenantes (administration, naturalistes, éleveurs, chasseurs, grand public,…) sur l’impact réel de l’espèce;
• Rechercher des solutions de cohabitation adaptées à notre territoire, en faveur de la préservation du loup, en mettant les parties prenantes en concertation;
• Mettre en place des mesures de protection pour les éleveurs (kit d’intervention rapide, protection des troupeaux…) subsidiées par la Région Wallonne ;
• Assurer les suivis et le paiement des demandes d’indemnisations des éleveurs, en cas d’attaque avérée "loup non-exclu".

Ne l’oublions pas, la présence et le retour du loup est une belle opportunité de découvrir ou redécouvrir la richesse de la vie sauvage de nos contrées et également de ne pas oublier de la préserver. Son retour est une preuve remarquable de l’intérêt de la préservation des grands espaces.
A l’heure où nous écrivons ces mots, il y a déjà 15 associations qui nous ont emboîté le pas et nous suivent dans notre mouvement.

Petit point sur le dossier loups.
Nous avons eu contact avec le cabinet du ministre Borsus. Force est de constater que les premiers avis sont aux antipodes de ce que nous pensons.
Quant à la ministre Céline Tellier, nous aurons réponse courant de la semaine prochaine.
Nous ne sommes bien évidemment pas rassurés par ces premiers échanges.
Nous devons à présent analyser au plus vite la situation et voir la direction à prendre.
Mais en attendant nous comptons sur vous pour continuer les partage et booster la pétition.
Lien pétition : http://chng.it/7DQwT2rRrR
Rédaction article : Tytgat - Stasse